|2 de 3| Gestion de blessure : le PEACE de PEACE & LOVE
Tu viens tout juste de te blesser, tu as une nouvelle douleur ou tu as une augmentation de douleur d’une vieille problématique?
Sais-tu comment réagir?
Premièrement, tu dois savoir que puisque ta douleur ou ta blessure est récente, tu dois adopter le mode de gestion dite de «protection». Pour en savoir plus sur les modes de gestion de tes symptômes, consulte le 1er texte d’une série de 3 sur la gestion des blessures : Gestion de blessure : mode protection vs adaptation
Peut-être as-tu déjà entendu les acronymes ICE, PRICE ou encore POLICE? Où chaque lettre réfère à une action à prendre suite à une blessure.
En 2019, Blaise Dubois et Jean-François Esculier de La Clinique du coureur, ont proposé une toute nouvelle approche, soit le PEACE & LOVE.
Oui, notre corps a besoin de compassion et d’amour, mais l’acronyme est beaucoup plus que ça.
La première partie, le PEACE, réfère au mode de gestion «protection». Voici la signification de cette portion de l’acronyme.
P : PROTECTION
On évite les activités qui occasionnent de la douleur.
Cela ne veut pas nécessairement dire de tout arrêter!
Si courir est douloureux, mais marcher non, on marche.
Si jardiner pendant 1h est douloureux, est-ce que 15 minutes entrecoupés d’une autre tâche l’est également?
Au besoin, on peut aussi protéger la région blessée par une attelle, un bandage, un taping, l’utilisation d’un accessoire de marche (béquilles, canne). Dans le cas d’une fracture, il s’agira évidemment d’un plâtre.
La durée de cette phase est variable selon la condition. Au besoin, un professionnel de la santé pour te guider.
E : ÉLÉVATION
Élévation du membre atteint plus haut que le cœur.
Cela évite au liquide de trop s’accumuler dans la partie blessée.
A : AINS
On évite les modalités anti-inflammatoires.
Et oui, tu as bien lu! Le Voltaren, l’ibuprofène (advil, motrin), le Naproxen ralentissent le processus inflammatoire. Ce processus est nécessaire à la guérison. Ils seront donc à éviter le plus possible dans la majorité des cas.
Pour ce qui est de la glace, elle pourrait être utilisée dans la 1ere heure pour diminuer les saignements internes. Les études tendent à démontrer un retard de guérison à long terme, mais l’effet est encore controversé. Il faut donc analyser les risques par rapport aux bénéfices.
C : COMPRESSION
Pour minimiser le gonflement.
Un taping, un bandage, un bas ou manchon compressif ou une attelle peuvent être utilisés pour limiter l’enflure.
La modalité utilisée doit être la moins limitante possible selon la condition et laisser place tout de même à une certaine expansion.
E : ÉDUCATION
Connaître sa condition et les bonnes pratiques.
Souvent, dans le cas d’une douleur ou d’une blessure, on ressent le besoin de faire des imageries (rayon-X, résonnance magnétique…). Cela n’est qu’occasionnellement nécessaire. Une imagerie sera pertinente si le résultat amène un changement dans la prise en charge de la condition ou si une condition grave est suspectée.
Exemples :
Entorse de cheville
sans suspicion de fracture : imagerie non nécessaire, on suit le PEACE & LOVE
fracture suspectée : imagerie nécessaire, car si présence de fracture, cela nécessite un plâtre ou une botte de décharge et l’utilisation de béquilles pour éviter la mise en charge pendant quelques semaines.
Douleur au dos, suspicion d’hernie discale
L’examen neurologique est négatif, il n’y a pas de signes indiquant une atteinte de la moelle épinière ou de racines nerveuses.
Il est alors recommandé de débuter les traitements en physiothérapie.
Si la condition n’évolue pas après quelques semaines ou que des signes neurologiques apparaissent, l’imagerie sera alors peut-être nécessaire selon l’avis du médecin.
Mise à part le coût relié aux imageries, il est important de comprendre que plusieurs trouvaillent sont fortuites et ne sont pas nécessairement reliés à la condition. Il faut toujours faire concorder les trouvailles avec l’examen clinique.
Ces premières étapes, le PEACE du PEACE & LOVE, permettent de prendre en charge une douleur ou une blessure aiguë par la protection, l’élévation, l’évitement des modalités anti-inflammatoires, la compression et l’éducation.
Graduellement, la phase d’adaptation doit être introduite. Pour en savoir plus, voici le 3e et dernier article de juin sur la gestion de blessure Le LOVE de PEACE & LOVE.